écorce
2014 — Vue d’exposition
DNSEP art, isdaT
institut supérieur des arts de Toulouse
Digigraphie sur papier mat
300 x 210 cm
Production isdaT
La photographie découpe le monde en morceau, le sélectionne, le recadre, le fragmente. Elle perd ici son apparence documentaire pour devenir de plus en plus abstraite. Le référent est effacé, poncé à l’excès. La poudre extraite du tirage s’estompe et se volatilise du support pour ne laisser que des traces à peine lisibles, des amas de formes noires, des grandes lignes d’encre encore incrustée dans le papier, telles des marques de dessin au fusain. Écorce, à sa surface de papier torturée, déchirée, est une abstraction. Et même une soustraction d’une partie de la photographie qui s’émiette et s’amenuise.
L’artiste dissèque par son geste les couches du papier, annule l’effet réaliste de la photographie en abîmant sa surface, en dégradant sa chair, écorchant sa peau et pelant sa texture pour établir un nouvel équilibre, délicat. Laissant une trace fragile, et quasi transparente de la matière qui s’ouvre et se fond dans le blanc du mur sur lequel elle est plaquée.
C’est une déconstruction de l’image et de sa représentation. Le grattage du papier permet également de donner à la photographie une épaisseur qu’on lui dénie souvent, il affirme la matérialité de la photographie. Le visible s’affiche alors par la déconstruction et l’altération.